Diffusion et distribution: IAC Éditions d'Art © Ceysson éditions © Jean Sorrente Luxembourg 2009 ISBN: 978-2-9163-7319-5 |
![]() |
Extrait de la préface du livre: |
Jeux de surfaces JEAN SORRENTE |
Je parlerais volontiers de digression, car plus on s'éloigne de l'objet de la contemplation, plus on lui est proche, même au plus proche. La digression que voici prolonge l'analyse de La Rumeur des saisons comme la récente série Research of the surface continue et modifie la série Overcovering. Il s'agissait d'exprimer une sensation dans le battement émotif de la gestuelle, de la penser dans l'espace de la toile comme un recouvrement et une dissimulation. C'est alors que le geste révélait son caractère mémoriel, se faisait peinture du temps et temps de la peinture. Chaque tableau, dans ses strates et sédiments, celait sa propre mémoire que le procès du recouvrement manifestait et enfouissait, réservait et donnait à voir. C'est dans cette oscillation, formellement accentuée par la division trine de l'espace et tout un jeu de polarités, que la peinture délivrait un savoir particulier du temps. Research of the surface développe et approfondit cette problématique. On peut la comprendre à partir d'un tableau qui se situe à la croisée des deux séries. Il est daté de décembre 2008. Il s'inscrit dans la série Overcovering, mais annonce Research of the surface. On peut y voir la structure trine qu'on retrouve dans l'ensemble des oeuvres de Robert Brandy. En bas, s'étend une zone verte, champ, prairie, avec répétant le bord du cadre, une mince frise bleue. Cela procède de la nature ou plus exactement d'une sensation de la nature. Cette zone se trouve rédupliquée dans le haut de la toile ourlée d'une plage bleue plus large, une manière d'horizon. On y lit cette inscription: memory in the wall reprise sur le mur en grands caractères d'imprimerie sous la forme d'une transposition: de la mémoire qui donne son titre à l'oeuvre. Les deux zones sont en effet séparées par ce qui fait figure de haut mur et qui à la fois fonde et détruit l'organisation perspective des deux zones vertes. Le mur très sombre, presque noir, avec des déflagrations bleues, présente des bandes de graffitis et d'affiches, dont le champ lexical est celui du cinéma. On y reconnaît aisément le nom d'acteurs, de cinéastes, de producteurs. ... |
pages 6 - 7
pages 36 - 37
pages 44 - 45
pages 86 - 87